Cela fait 4 ans déjà que j’ai publié le dernier n° de Nouvelles Hybrides « papier » – le n°11, entièrement consacré à Raymond Queneau -, et je ne suis pas sûr de pouvoir ni vouloir publier les 3 ou 4 numéros dont le contenu est pratiquement prêt et que je n’aurais qu’à mettre en pages. Une des causes de cette interruption est la possibilité dont je dispose depuis fin 2008 – grâce à mon « webmestre » Emmanuel Camusat – de mettre moi-même des articles sur le site : cela signifie une possibilité de « publication » immédiate de ce que je bricole régulièrement avec des phrases, des photos, des couleurs, accessoirement des pensées, et il est très tentant d’y recourir souvent, aux dépens de projets plus ambitieux, comme serait par exemple un nouveau n° de Nouvelles Hybrides (ancienne série) [j’ajoutais toujours cette mention en première de couv dans l’espoir qu’un mécène  « reprendrait » la revue, comme Jean-Jacques Pauvert avait repris Bizarre, mais personne ne m’a jamais contacté dans ce but, et il me reste une centaine d’exemplaires du n°11 …]. Les articles de circonstance, réagissant à des évènements plus ou moins impersonnels, se sont multipliés, et j’ai vite été confronté au problème du rassemblement de cette « production » tous azimuts : les « Niyouz laitières« , « NHbis » et « Le Hurlu berlue » ont été les seules solutions qui me soient venues à l’esprit jusqu’à cet été, où j’ai – enfin ! – compris qu’il fallait regrouper les articles selon certains thèmes, en cherchant dans tout ce qui s’était accumulé en 5 ans, et en faire des livres. De là les Éléments de troglologie du Professeur Ding, que vous pourrez déjà voir et acheter au Salon de la revue, fin de la semaine prochaine (Cf http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=7845), et 52 instants tannés, de Nicéphore Iniepce, qui sera là pour le Salon de l’autre livre, mi-novembre. Les Croquotidiens d’Odile Krok avaient également, pour une bonne part, été d’abord publiés sur le site. Il y a, à mon grand étonnement – j’oublie immédiatement les articles que j’ai envoyés –  matière à plusieurs livres, ce qui est à la fois une satisfaction et une responsabilité supplémentaire, mais je me suis rendu compte en regardant ainsi en arrière que, par exemple, je ne savais plus du tout ce qu’il y avait dans les premiers n°s de Nouvelles Hybrides, et que j’aimerais bien avoir une vision d’ensemble de toute cette aventure toujours en cours : les « repères » qui suivent, pour lesquels j’ai relu cette revue que j’avais perdu de vue, devraient permettre d’entrevoir une telle synthèse.

 

2002 : création de l’association L’Ovni quintupède, dont les Éditions du Céphalophore entêté qui s’apprêtent à publier la revue Nouvelles Hybrides – sont une émanation.

2003

juin : Nouvelles Hybrides n°1 (cf http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=7896) : avec un éditorial qui définit assez bien le projet de la revue, anti-séparateur et engagé aux côtés de ceux qui font des livres hybrides, à la fois œuvres, poèmes, prises de position philosophiques, idioties plus ou moins intelligentes (reproduit dans La folie N H (sans haine ni hache) : http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=8005). Comme dans la plupart des n°s qui suivront, la partie la plus substantielle de celui-ci est constituée par les « Inactes » (« actes » débarrassés de leur graisse, et augmentés de commentaires ou de choses qu’on n’a pas eu le temps de dire, ainsi que de nombreuses photos des œuvres évoquées) d’une de ces journées d’étude sur les « livres monstres » que j’ai organisées pendant une dizaine d’années au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, dans le cadre des cours que je donnais au département Arts de Paris 8. Les invités de celle-ci étaient François RighiJean Dupuy, moi-même (pour introduire la notion de livre psalmanazaariste …), Vincent Puente et Guillaume Dégé [ainsi que le déplorable Jean-Claude Moineau, qui s’est tenu assez loin de la légèreté et de la modestie suggérées par son nom]

septembre : parution aux Éditions du céphalophore entêté du Manuel du chasseur de livres monstres, d’Esteban Hornwine

décembre : Nouvelles Hybrides n°2 (Cf http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=7902) : plus volumineux (108 pages), avec de nombreuses reproductions de dessins de Grandville (1803 – 1847), à l’occasion du 200ème anniversaire de sa naissance (guère célébré par l’intelligentsia française …), un article assez circonspect vis-à-vis du costard que Baudelaire lui a taillé, et un long essai (52 pages) abondamment illustré sur les monstres imaginaires ou symboliques, artistiques ou poétiques, terrifiants ou comiques, qui, en toute simplicité, révolutionne toutes ces questions (notamment en les examinant d’un point de vue historique, et en prolongeant au-delà du Romantisme – jusqu’à nos jours – la perspective géniale mise en place par Victor Hugo dans la Préface de Cromwell) et pourrait servir de fondement à cette science que l’on devrait appeler « tératologie poétique » (science qui n’a pas moins droit à l’existence que la tératologie biologique) … + les réponses illustrées de 21 artistes créateurs de « monstres » – pour la plupart peu ou pas connus en France – à des questions sur le sens de ce qu’ils font.

 

2004

septembre : Nouvelles Hybrides n°3 (cf http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=7910) : 92 pages, avec deux composantes assez sérieuses et conséquentes : les inactes d’une journée d’étude sur « les livres d'(h)artistes-éditeurs », à laquelle j’avais invité Jean-Jacques Sergent, Lucien Suel, Brigitte Rax, Fabienne Yvert, François Righi, Christian Laucou et Vincent Puente ; un essai sur Quelques grands joueurs plus patas que les ‘patas, issu d’une communication sur Daumal et Šíma à un colloque sur le Grand Jeu, où j’ai entrepris de secouer certains dogmes fondateurs du Collège de ‘pataphysique, relatifs notamment à la métaphysique, à Torma et à l’humour (ce qui m’a valu un plein seau de fiente rhétoriquée dans une publication trimestrielle dudit collège, sans bien sûr indiquer aux lecteurs le moyen de se faire une opinion personnelle – en achetant la revue – ni publier la réponse que j’ai daigné leur faire …) + pas mal de joyeusetés plus légères, dans le Journal de bord de La BerluBrongues en lef ou L’évolution du goût de l’éléphant.

 

2005

mai : Nouvelles Hybrides n°4 (Cf http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=7915) : 98 pages, avec la présentation d’une discipline nouvelle, l’atopotaphysique (« physique de ce qui, dans la nature comme dans l’art, semble ne pas avoir de nature ») dont le besoin ne devait pas encore se faire sentir, car je n’ai guère eu d’échos … ; une illustration de l’atopotaphysique théorique prend la forme d’un assez long essai sur la « grâce humoristique » – qui, malgré sa grande originalité et sa non moins grande rigueur, a fait bondir certains amis ‘pataphysiciens allergiques au vocabulaire religieux ; l’illustration de l’atopotaphysique poétique a pris la forme d’une exposition dans la revue d'(h)oeuvres de 21 (h)artistes, présentées par le fameux Mäk Sorgsky, diplômé du 7 Massaïs chauves Institut d’atopotaphysique. L’essai de Pascal Varejka sur L’éléphant et la grâce, les limericks d’Adman Adam sur l’ocrerie réaménagée par Riwan Tromeur, ou les « Vérités de voyage » de Sinon Evero & Ben Trovato sont au diapason.