mange des postes,

des hôpitaux,

des écoles,

des universités ...

 

C’est en tout cas ce qui ressort de l’analyse de Gérard Verroust, éminent informaticien (et un des plus anciens et des plus fidèles lecteurs de Nouvelles Hybrides), en réaction à une pétition-protestation contre la fermeture de nombreuses lignes de train jugées secondaires que j’avais fait suivre à beaucoup de mes correspondants :

Évidemment je signe. Sinon il s’agit de la stricte application des traités européens qui imposent une politique libérale. De lourdes menaces pèsent sur tous les chemins de fer. On va vers une situation à l’américaine où le peuple voyage par les « Greyhound Buses » ou les petites compagnies aériennes intérieures. Le train c’est un luxe. C’est la même politique qui nous vaut des hausses hallucinantes des tarifs postaux, l’asphyxie consciente des hôpitaux publics, la privatisation en route des écoles et universités… L’Administration de Bruxelles est chargée de faire disparaître tous les services publics. L’idéologie néo-libérale imposée dans tout l’Empire américain a été clairement définie dans les travaux de Friedrich Von Hayek. Toute loi sociale, c’est du vol. Cette politique a été mise en œuvre au début des années 70 et conduite vigoureusement (Reagan, Pinochet, Thatcher, Jean-Paul II, les traités comme Maastricht, les assassinats d’Aldo Moro, Olof Palme, etc). Concrètement, elle enrichit les riches et crée des océans de misère. Le meilleur travail historique global sur cette période de l’histoire mondiale, c’est probablement « Le grand bond en arrière » de Serge Halimi (Fayard). Paru aux environs de 2000, il prédisait la crise des Subprimes ! Roosevelt, lui, avait au contraire combattu la crise de 1929/1930 par une politique Keynésienne : création de grandes entreprises nationales, d’un réseau de chemins de fer… Dans la guerre autour des réformes scolaires, on n’a en général pas vu que derrière tout ça il y a un projet à l’anglaise, les bonnes écoles, privées, devenant payantes. Quant aux universités, le système US menace les banques d’implosion. D’énormes prêts aux étudiants pour payer leurs études, mais vu l’importance du chômage, ils ne pourront rembourser. Les sommes en jeu sont gigantesques. Ça promet. Ce qui est le plus à craindre c’est une fuite en avant dans l’organisation de grandes guerres. Il y a des précédents.

Dans les groupes de travail internationaux, l’attachement des français à leurs services publics est appelée « The french exception »…

 

Et voilà pourquoi le désert gagne,

l’humanité s’évapore,

nous ne savons pas comment résister,

et il y a longtemps

que nous n’avons plus assez de larmes pour pleurer …