Qu’est-ce que l’ART ?

Pour quoi l’ART ?

Pour qui ?

Avec quoi ?

Qui le fait ?

Depuis quand ?

Jusqu’à quand ?

Pendant combien de temps ?

Qu’est- ce que l’ART moderne ?

Quelles œuvres ?

Dans quelle mesure ?

Selon quel critère ?

Est-ce que le critère de la modernité en ART est le même que dans d’autres domaines ?

Quel rapport avec l’actualité, avec « l’air du temps » ?

Est-ce que l’ART moderne commence avec les « Temps modernes » ?

Est-ce que moderne = nouveau ?

Comment l’ART moderne peut-il être primitiviste ?

Quelle est la nature du bouleversement qui a eu lieu dans l’ART à la fin du siècle dernier ?

Est-ce une révolution ?

Plusieurs révolutions ?

Quel rapport avec celles qui ont marqué la musique, ou les mathématiques et la physique ?

Y a-t-il une logique de l’histoire de l’ART moderne ?

Si oui, a-t-elle la forme d’un progrès ?

Quel est son sens ?

Quels en sont les critères ?

N’est-ce pas plutôt une décadence ?

Ou une suite de solutions de continuité, qui demanderait une histoire foucaldienne ?

Quel rapport entre l’ART moderne des années 60-70, et celui des premières décennies ?

Est-ce que tous les artistes modernes ont été « avant-gardistes » ?

Est-ce qu’ils ont tous été modernistes ?

Y a-t-il vraiment un au-delà de l’ART moderne ?

Est-on fondé à parler de « post-modernité » ?

Que vaut lART moderne ?

Quels rapports entre lART et la poésie ?

Entre l’ART moderne et la poésie moderne ?

Dans quelle mesure y a-t-il eu fusion ?

Que peut l’ART que ne peut pas la poésie ?

En quel sens peut-on parler d’une poésie propre à l’ART ?

Est-ce qu’il y a un ART involontaire comme il y a une poésie involontaire ?

Est-ce que l’ART-poésie est fatalement impur ?

Est-ce que l’ART impur est fatalement de moindre valeur que l’ART pur ?

Ou inversement ?

Dans quelle mesure l’ART peut-il être « expression » ?

Faut-il pour cela qu’il soit « expressionniste » ?

Quels matériaux, quels gestes les artistes peuvent-ils transformer en « moyens d’expression » ?

Y a-t-il des symboles définitivement acquis ?

Est-ce qu’un symbolisme vieilli « parle » encore ?

Est-il possible de le réactiver ?

Quelle est la marge d’arbitraire dont disposent les artistes dans l’invention de nouveaux symboles ?

Pourquoi l’ART moderne a t-il si peu de rapport avec l’histoire du monde moderne ?

Est-ce un trait dessence ?

Faut-il dire que Guernica est le chef-d’œuvre de Picasso, ou admirer qu’il ait réussi une fois de plus à faire un tableau incroyablement fort malgré un sujet aussi pathétique ?

Est-ce que l’approche historique de l’ART est compatible avec l’approche « émotionnelle », absolue ?

Mais peut-on comprendre les œuvres en faisant abstraction des dialectiques d’imitation et de rupture qui président à leur formation ?

C’est-à-dire sans cesser de comprendre intuitivement ?

Dans quelle mesure cette compréhension intuitive est-elle compréhension de cela qu’a compris l’artiste ?

En quel sens l’ART peut-il être connaissance ?

Quel rapport entre cette connaissance et LA connaissance scientifique ?

Philosophique ?

Religieuse ?

Dans quelle mesure est-elle traductible ?

Quel est le rapport de l’ART moderne avec l’athéisme moderne ?

avec les tentatives de créer une mystique simplifiée, œcuméniste, une religion P.G.C.D. avec le millénarisme communiste ?

Est-ce que les conceptions marxistes de l’ART sont pertinentes pour analyser les œuvres inspirées par un idéal marxiste ?

Est-ce que le lexique conceptuel emprunté par certains linguistes à la théorie de l’information apporte une aide indispensable à l’intelligence de la poésie, et donc de l’ART ?

Est-ce qu’il ne faudrait pas, pendant un temps, rayer de notre vocabulaire les mots « locuteur », « récepteur », « message », « code », « fonction de référence », « fonction phatique »… ?

[extrait de l’introduction générale à la thèse, « Figures et esthétiques de l’art contemporain en Tchécoslovaquie », 1988]