Einstein redoutait que, lorsque la technologie en viendrait à dépasser les pouvoirs d’interaction humaine, le monde n’accouche d’une génération d’idiots, et il suffit de photographier des jeunes dans leurs exercices de socialité pour que le gros nuage de la timide question commence à se former : nysomnoupadéjà ?

 

ceux qui racontent leurs rêves ont toujours été assommants

le volley, bof

j’ai le but !

rien à voir

l’aventure

les amis, y a que ça de vrai

oui, vraiment

avec ma meilleure amie on s’écrit tout

il vaut mieux commencer tôt

 

mais toutes ces expressions concentrées se laissent interpréter tout autrement,

si l’on suppose que le message qu’ils envoient n’est autre que

 

 

tout est relatif

 

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2 Réponses »

  1. Il me semble que ce dont vous parlez n’est pas si nouveau. En 1932 déjà, j’ai raconté dans un livre de voyage comment Parapine, mon ancien professeur, après avoir été contraint de démissionner du laboratoire, avait trouvé comme substitutive subsistance un truc pas fatiguant et bien dans ses cordes. Il s’agissait de l’application astucieuse des théories récentes du professeur Baryton sur l’épanouissement des petits crétins par le cinéma. Un fameux pas en avant dans le subconscient. On ne parlait que de cela dans la ville. C’était moderne. Parapine accompagnait ces clients spéciaux au « Tarapout » moderne. Il passait les prendre à la maison de santé moderne de Baryton en banlieue et puis les reconduisait après le spectacle, gâteux, repus de visions, heureux et saufs et plus modernes encore. Voilà tout. Dès qu’assis devant l’écran plus besoin de s’occuper d’eux. Un public en or. Tout le monde content, le même film dix fois de suite les ravissait. Ils n’avaient pas de mémoire. Ils jouissaient continuellement de la surprise.Au lieu que les crétins viennent au Tarapout, le Tarapout vient aux crétins, c’est tout le progrès, non ?
  2. L’humanité étant ce qu’elle est, on s’en arrange, et ce faisant, on enfonce le clou.J’oubliais que le téléphone portable ne servait plus à téléphoner, ce qui réduit à presque rien l’espoir que, faute de s’aboucher avec son entourage, on entre en relation avec l’au-delà. A moins que ce ne soit une sorte d’au-delà facile, pour débutants, débarrassé de la transcendance. Non pas un au-delà, au fait, mais, évidemment, un en-deçà: cet en-deçà qui manquait encore à la pataphysique et à l’élaboration duquel les pataphysiciens, chenus et charnus, devraient s’atteler à reculons, inventant force solutions imaginaires et proposant force exceptions.

    J’entrevois d’ores et déjà une voie théologale:
    On met son cloître en poche.
    Ce qu’Ubu et Chateaubriand nommaient la Trappe.