Et voici à quoi ressemblait la présentation de la « journée d’étude » sur les livres burlesques,

dont ce n° est avant tout la mémoire et l’amplification :

 

 

Une (cinquième) journée d’étude sur les « livres monstres »  

aura lieu le lundi 24 avril

au Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis

(22 bis rue Gabriel Péri 93200 SAINT-DENIS

M° Saint-Denis Porte de paris ou Saint-Denis Basilique)

Titre : hurluburlesques livres

avec ou sans hurluburlivrée

abrégé du titre (consonnes) : hrlbrlsqs lvrs

(voyelles) : ae ou a uuuiée

« L’humour est le même partout dans le monde,

même s’il peut s’exercer sur des objets différents.

La tradition du nonsense, de l’humour absurde, est universelle,

 elle s’exerce partout où il y a de la bêtise ! »

Terry Jones (membre fondateur des Monty Python)

(ingliche spokeune) : Ouat are ze livres monstres burlesques ? & pour biguine wiz, ouat are ze livres burlesques ? eh bien, par inestance, les livres de Cami (1884-1958 ; Chaplin, qui ne lisait pas le français, disait de lui qu’il était le plus grand humoriste « in the world » ; ne pas confondre avec Albert), dont quelques titres déjà donnent l’absence de sol : « Pour lire sous la douche », « Le fils des Trois mousquetaires », « L’homme à la tête d’épingle », « Le scaphandrier de la tour Eiffel », «Les mémoires de Dieu le Père », « Quand j’étais jeune fille / Mémoires d’un gendarme » ou « La ceinture de Dame Alix, roman à clé ». Les inventions les plus incroyables et les plus drôles se succédant à toute vitesse dans une quarantaine de volumes publiés dans des collections populaires d’ « auteurs joyeux » ou « auteurs gais » et tirés à des dizaines de milliers d’exemplaires : on est clairement dans les pata- mondes pata-réalistes de l’imagination burlesque, inspirée par les muses moustachues débonnaires du Loup-phoque et du Phare felu. L’oubli presque complet , depuis les années 50 déjà, des « romans camiques » de cet auteur dont le succès ne s’est pas démenti pendant toute la grande époque du cinéma burlesque, et même au-delà, est très significatif de l’oubli du burlesque dans la (in)culture française contemporaine. Si l’on cherche en effet des exemples actuels de ce genre de verve humoristique hénaurme , ce n’est pas dans les pornographismes à visage humain de Sollers ou de Houellebecq qu’on risque de les trouver, ni, à quelques exceptions près (Signer, Wurm, Lizène, Sorrin, Closky), chez les « idiots » de l’art contemporain (la plupart de ceux qui étaient exposés au Jeu de Paume l’été dernier sous l’épithêtiquette « burlesques » devraient plutôt être qualifiés de « grotesques », artistes de l’alliance contradictoire de l’horrible et du risible, qui ne provoque le risus que très vite interruptus ), mais, par exemple, dans les jeux de l’Oulipo, les décraqueries des Papous dans les têtes dominicales, les pockettes plus ou moins volantes du Daily Bul, les Four saïdes bouks de John Crombie (KickShaws), les brochettes de méta-incongruïtés de Glen Baxter, Les aventures d’Adèle Blanc Sec, les livres en forme de divan ou de boîte de sardines des regrettées Éditions du Paréiasaure, les vrais pseudo-exotismes des non moins regrettées Éditions des 4 mers, les histoires comme pour enfants de Paul Cox ou les chalembourdérapages contrôlés de Gelück.. Même dans ce dernier cas, je ne suis pas sûr que les albums du Chat approchent des tirages de Cami, ni surtout que ce soit le même genre de public, mais sinon ce sont des expressions dispersées, dont l’audimat oscille entre peu, très peu et quelques-uns : l’âge d’or du burlesque est bien passé, ainsi que son âge d’argent, dans les années 60 (bienheureuse époque où Pauvert publiait BizarreL’Encyclopédie des farces, attrapes et mystificationsLa langue verte et la cuite, …, où Topor commençait, où Hara Kiri tirait à 250 000 et se doublait de Charlie mensuel, dans lequel on découvrait les histoires de Charlie Brown, de Lil Abner ou de Paulette …), et si rien ne nous interdit d’espérer des lendemains qui, à cet égard, chantent un peu moins triste et faux, il est en tout cas en notre pouvoir d’essayer de connaître et de faire connaître les (h)œuvres à braves cadavres hantés qui relèvent de cet esprit. Dans ce but, fidèle à une méthode moyennement universitaire qui a fait ses preuves, nous inviterons des auteurs de l’(h)ivres burlesques à montrer, lire et parler (de) ce qu’ils font, ainsi qu’à communiquer à la bleusaille estudiantine quelques atomes de leur connaissance de la tradition burlesque

Déroulement des biblioburlesqueries

 

 

9h15 – 9h45 : etienne cornevin : le burlesque en soi et pour rire, les livres burlesques, donc monstres,

et les livres burlesques monstres (donc livres monstres monstres)

discussion

10h – 10h30 : Vincent Puente : Comment retrouver le sens des mots : 1. À la recherche …

10h30 – 10h45 : Yvan Bernaer : Emile et la courge (Introduction au philojardinage)

Pause

11h – 11h30 : Hervé Moritz : les hoquets de l’autoréférence

11h30 – 11h45 : dix (ou onze) Q scions

11h45 – 12h15 : – (par temps couvert) : visionnement de deux courts métrages burlesques (Hans Richter, Jan Svankmajer) – (par beau temps) : audition de quelques chansons et compositions burlesques (Satie, Cage, Gainsbourg)

Répit pour repas, repos et

reprise à 14h

14h – 15h : André Balthazar répond à des questions d’etienne cornevin sur le Daily Bul, la philosophie bul, les livres bul, Pol Bury, le bulesque et le burlesque, l’énigme du B (comme Bul, Bury, Balthazar, Belge, Bhavée, Bavrenne, Bopor, Bietman, Breucker, …), …

15h – 15h 30 : Yvan Bernaer : Petit Jean et la parisienne – Le médecin et les lettres – (Comment se comporter avec une petite fille à réalité mitigée)

Pause

15h45 – 16h : présentation de quelques livres des Éditions du Paréiasaure

16h – 16h15 : Vincent Puente : 2. Le sens retrouvé

16h15 – 16h 45 : etienne cornevin : le sérieux du burlesque

 

Cette journée d’étude est destinée essentiellement à toute la demi-douzaine d’olibrii qui s’intéresse à ces bizarreries,

et accessoirement aux étudiants qui suivent les cours du camarade instigorganisateur.

L’entrée est libre. La sortie aussi.

Il est déconseillé de jeter de la nourriture aux intervenants.

(sauf authentique caviar de chez Pétrossian)

 

[il reste une quinzaine d’exemplaires  de ce numéro de la revue,

commandables par un chèque de 25 euros

à l’ordre des Éditions du Céphalophore entêté,

sises au 84 rue Montaigne 36000 CHÂTEAUROUX ]