L’Hurlu berlue

journal de bord de La Berlu &

revue des hurluberlecteurs

 

 

rhinumhéro 2

 

 

(NHbis 10

dans l’ancienne

numérotitulation)

 

 

Eddy Thorial :

    On nous demande souvent, de temps en temps, une fois, ce que c’est qu’un « Hurlu ». Réponse : un Hurlu est quelqu’un qui berlue. Et qu’est-ce que « berluer » ? – Ce que fait le Hurlu. Donc « Hurluberlu » est un pléonasme ? En quelque sorte, mais un hothentique Hurlu ne berlue jamais deux fois de la même façon, ce qui suppose qu’il oublie ses berluements antérieurs, et il peut être curieux de les rassembler pour les lire et les regarder à la suite, pour s’émerveiller de ses trouvailles, bien sûr, mais aussi pour mesurer l’avancement de son éclatement et de sa dispersion. De là cette « revue », destinée à répondre à la question : qu’avons-nous bien pu publier depuis la dernière fois (que nous nous étions demandé : qu’avons-nous bien pu publier depuis la dernière fois que nous nous étions demandé : qu’avons-nous bien pu publier depuis la dernière fois que nous … suite dans les œuvres définitivement incomplètes de Gertrude Stein). Vous vous demandez si ce « nous » est de majesté, et vous avez raison de vous le demander, mais la réponse est non : ce « journal » qu’est L’hurlu berlue est aussi le journal de bord de cette embarcation à configuration variable (entre mille-pattes, caravelle, dirigeable, radeau, sous-marin, autobus, nef des fous et kangourou) que nous avons baptisée il y a quelques années La Berlu (n’oubliez pas l’absence de « e » final, svp), ce bateau ivre à bord duquel – des passagers clandestins au capitaine en passant par les mousses, les taches, la vigie, le médecin de bâbord, le médecin de tribord, l’éléphantologue, le crocodilophilophobe, le jardinier ou les bardes happapes -, il n’y a que des hurlus qui berluent à qui mieuh mieuh (mais c’est surtout le capitaine – que des membres de l’équipage ont très spirituellement surnommé « Grapho Man » – qui fait les articles). Vous vous demandez peut-être aussi quel est mon rôle dans tout ça. Eh bien, je ne sais pas trop : d’un côté c’est important et délicat, je dois voir et faire ressortir ce qui est nouveau, faire le point sur ce qui semble momentanément abandonné, dégager des perspectives, et d’un autre côté, ce n’est jamais aussi créatif que de faire des articles, ma marge de liberté est très réduite. Enfin, avec un nom comme le mien, qu’est-ce que je pouvais espérer d’autre ? Encore heureux d’avoir du travail.

(Avant de vous présenter les caractéristiques de ce numéro qui rassemble des articles mis sur le site de Nouvelles Hybrides entre début août 2012 et le premier avril 2013 (retardé, curieusement, au 14 Mai), je vous rappelle que, quand images il y a, il suffit d’un clic sur la première pour la faire apparaître en grand et déclencher le « diaporama ». D’autre part, à celles et ceux qui, comme moi, sont allergiques à la lecture sur écran, je suggérerai voire conseillerai d’imprimer chaque article dans l’ordre où je les évoque, à la suite de cet éditorial qui fait également office de table des matières, et de faire relier le tout : avec une couverture en rhodoïd transparent, c’est du plus bel effet. Et vous pourrez le lire et relire, partie ou tout, aussi commodément que si c’était un livre acheté en librairie. Avec en prime la satisfaction quasi-fortsasienne et assez délicatement snob d’avoir un livre que personne ne trouvera jamais en librairie).

 

    Du côté des Actualités : un article modérément optimiste sur l’avenir présent de l’Autre Livre, inspiré par le Salon du même nom, (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4690) (Cf également Le Salon de l’Autre Livre sans autres lecteurs http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4716) , le déjà prestigieux quoique nouvellement créé prix Sally Mara attribué à Odile Krok pour Croquotidiens(http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4795), les vœux en forme de bons conseils de Nicéphore Iniepce (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4846), le prix Aprèapomoa (en français : après Apollinaire moi), décerné à Jacques Darras (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5152), un reportage exclusif de notre envoyé spécial Jean-Luc André sur la guerre interminable qui oppose les méchants Heideggers aux bons Deleuze (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5169), et enfin, avec un peu de retard, l’orscar palmé pour les nouvoeux de Velan, décerné par l’équipage de la Berlu au grand complet (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5389)

   Sur l’Agenda, des « cirqu’conférences » du boss sur les « as du crétinisme artistique » : déjà promus, après Vialatte et Chaval, Queneau (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4528)(http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4530), le Daily Bul (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4615), Asger Jorn & Noël Arnaud (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4617), Schulz et Dali ; à promouvoir, Alphonse Allais (demain!), Satie, Kafka et Plonk & Replonk (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5023) (le cirqu’conférencier me prie – en appuyant le canon d’un revolver sur ma tempe, quand même – de vous rappeler que le texte de ses khôzeries vous sera envoyé sur simple demande, et qu’il examinera favorablement toute invitation à venir répandre sa bonne parole dans des endroits où l’ange de la folie pour rire n’a pas encore mis l’aile).

     Nouvelles publications des Éditions du Céphalophore entêté ? Deux seulement en 2012, mais quelles ! De Vincent Puente la très énigmatique Forêt de l’arbre unique (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4694) et de la mystérieuse Odile Krok le très cristallin et multicoloré Croquotidiens (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4696). Des films et un n° spécial de Ligéia sur des «ateliers de curiosité » en Slovaquie sont en préparation, mais un bombardement propagandiste idoine vous avertira en temps voulu de leur sortie.

      À propos de livres encore, il nous a semblé opportun de rappeler à des dames qui les trouent ou en font des infusions en quoi consiste leur bon usage (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5187)

    Une exposition sur le site de très belles « matériologies », trouvées aujourd’hui, cinquante ans après, par Katarina Sokolová (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4966) (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4984), ainsi que de l’oeuvre qui a valu le prix Nolde à Jeanne Le Guiff, 5 ans (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4726), et plusieurs articles relatifs à des expositions d’oeuvres plus matérielles dans des lieux moins abstraits : O. Blomeva a bien voulu écrire pour La Berlu le récit de son long séjour – involontaire – dans l’exposition Hopper (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5087) ; Victor Hugo en personne nous a donné son sentiment de spécialiste en Homme qui rit sur l’exposition de Yue Minjun à la Fondation Cartier (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5109) ; le patron semble avoir été enthousiasmé par une exposition Švankmajer à Prague (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4739), et par Survivre à sa vie, un film du même vu enfin à cette occasion (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4731). Hermann Krankwein, de son côté, sans se départir d’un éclectisme souvent mal reçu par ceux qui croient encore savoir ce qui est « contemporain », n’a pas chômé : il a lu, avec seulement deux ans de retard, le roman futuro-contemporanéiste de Houellebecq, La carte et le territoire, et en donne une appréciation … nuancée (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4360) ; il a raconté sa rencontre improbable avec un hermaphrodite amateur d’art contemporain à l’exposition de l’hybrideur Bertrand Lavier (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4840) ; avec un sens de l’observation digne de celui qui solutionna le crime de la rue Morgue, il a remarqué l’étrange disparition de l’ange du Bizarre dans l’exposition d’art romantique noir qui pourtant en promettait la révélation dans son titre (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5383) ; et il a été lisiblement enthousiasmé, enfin, par une exposition où voisinaient des œuvres d’artistes contemporains et des œuvres d’artistes aborigènes (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5395)

    La publication des « matériologies » photographiées par Katarina Sokolová a déclenché une suite d’articles sur le hasard et l’art : Brève histoire du Haz’art (à grands pas) (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4978) ; Benoît Vitse : Art et hasard (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5008) ; Haz’artiste-poète (Manuel Alvarez Bravo) (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5025) ; (H)impressionnisme (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5043) ; Haz’art ½ (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5040) ; Des coups de dés jamais ne feront qu’un poème « contemporain » (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5111). À suivre.

    Un autre nouveau moussaillon de la Berlu, Hurli Baba (étonnant comme ce nom ressemble à Ali Baba ! un hasard ?) a entrepris de communiquer ses enthousiasmes muséaux, photos à l’appui, et cela a donné Muséophile (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?cat=1797), Concours de beauté artistique à Hambourg (1) (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4393) et Concours de beauté artistique à Hamburg (2) (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4574), mais il est clair qu’il n’a pas mis sur le site tout ce qu’il avait préparé, et le public s’impatiente !

   Avec ce printemps qui n’en finit pas de faire de fausses entrées, peut-être, la récolte de pata-bêtises diverses a été plutôt bonne (avec une dominante utopique particulièrement marquée). Mettons en exergue celle qu’Ylipe avait choisie pour la couverture du n° de Bizarre qui lui a été consacré : Écrivez plus grand, elle est sourde (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5162). Et mentionnons Quelques nouveaux objets introuvables, à offrir pour la nouvelle année (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4874), Une journée à Utopie (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4359), D’autres aspects d’Utopie (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4477), Là-bas (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4408), Lazare ressuscité rhino (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4515),La vie secrète du lion à Belfort (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4621), Mourez mieux ! (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5182), Findus rachète le Crazy Horse (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5385) et, cerise poético-étymologique sur ce gâteau, Jadis et maintenant (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4510)

   Buck Bonald (derrière ce pseudonyme transparent, tout le monde aura reconnu Bonald Buck), un nouveau contributeur à la berluficque épopée, a fait grandement – quoique de manière un peu trop « réaliste », peut-être – avancer la question de la céphalophorie simple et multiple : Saint Lupien sort du bois des martyrs (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4775), Carapathes, défénestrations et figures de peu (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4783), Polycéphalées (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4785)

 

   Je dois bien faire état de quelques articles un peu énervés, comme To Woody Allen’s To Rome with love (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4532), en réaction aux invraisemblables critiques du dernier film de Woody Allen, ou La vache à lettres (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5177), en rapport sans doute avec une critique particulièrement stupide publiée par une revue de poésie marseillaise (avec laquelle l’auteur critiqué a cessé toute collaboration), mais ils sont largement compensés – me semble-t-il – par des poèmes photographiques très neufs, comme « En dehors des légendes »(http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4463), Promenade des américaines (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4936), Quand Ouaïte aimer, Ouaïte se poser (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5064), des feuilles déguisées en caméléons ! (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5148), Topoèm it voumêm’ (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5010) ouCinétisations aphoristiques, aphorismes cinétisés (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4671)

 

   L’académie pour la rectification du Passé a peu mais bien travaillé, en mettant en évidence l’existence de L’homme de Hopper (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5082) ainsi que l’actualité problématique des conseils aux spectateurs que l’on trouvait dans Mon Ciné en 1924 (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4895)

   Dans la rubrique récemment créée des Opinions sur rue, un article polémique sur le poétophagisme des philosophes (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5160), et un beau rappel à l’ordre de la liberté, signé Jacques Demarcq (http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=5188)

 

Et pour finir sur une note constructive,

pourquoi pas quelques suggestions

de la commission

de modernisation

des locutions

et proverbes ?

(http://nouvelles-hybrides.fr/wordpress/?p=4453)