Emmanuel Burl, ingénieur,
qui préfère se faire appeler Burlingue,
est un aphorismeur pas triste,
ou peut-être un aforisteur phumiste.
Voici quelques échantillons de ses pensées incognito :
Un torrent verbal et pas un poisson dedans.
Il assassinait sans état d’âme / ayant le monopole-pot de la vérité.
Le beau aime / le bohême.
L’étrave du fer à repasser s’aventure dans la mer des plis.
L’homme est un dinosaure élégant qui dévaste la planète en prenant l’air distingué.
La pensée est une sauterelle qui ne sait pas sur quel brin d’herbe elle va tomber.
Prendre une douche, c’est se gratter avec une brosse à poils d’eau.
C’est un garçon branché / ça se voit à son air électrocuté.
L’extraordinaire nage dans les profondeurs de l’évidence, /comme le monstre au fond du Loch Ness.
La nature est pleine de réponses à des questions qu’on ne lui pose pas.
Vous ne trouvez pas ça merveilleux que les côtes soient toujours situées juste au niveau de la mer ?
C’est de l’art conceptuel qui a pris une pilule contraceptive.
Aux grands zooms, le panorama reconnaissant.
Sous le soleil de la certitude, l’esprit cherche l’ombre d’un doute.
Pillons ! dit la chenille en boulottant les feuilles, ignorant qu’un jour elle sera papillon.
Une réunion de harengs, inquiets du saur de leurs enfants, se tiendra prochainement chez nos amis fumistes.
Cigarette, petit feu de bois qui se tient frileusement au coin de vous.
Magie de la télévision qui transforme un meuble en êtres vivants et des êtres vivants en meubles.
Poète maudit rencontrant succès damné.
La forme n’en finissait plus de s’habiller./ Le fond, qui devait sortir avec elle, en a eu assez. / Il a pris son chapeau, il est parti.
Vous souhaitez rencontrer des êtres humains radicalement différents de vous ? / Pas la peine de monter des expéditions en Nouvelle Guinée./ Il suffit de naître au sein de sa propre famille.
En attendant le vote d’une nouvelle réalité, l’imagination assure l’intérim.
Le soleil a du mal à croire à l’existence de l’ombre. / Vous le ferez rire si vous lui dites qu’il en est la cause.
Vivre en société consiste à gérer la folie des autres, / et, quand on en a vraiment assez, à se réfugier dans la sienne.
Les villes sont encerclées par la campagne / comme le snobisme par le naturel.
Quand je suis mal reçu, j’accuse réception.
La pensée est un écureuil qui court sur les branches de son raisonnement.
En tant qu’ami de la communion, je suis ennemi du solennel.
Rire gras, plaisanteries maigres.
L’observation nourrit l’esprit comme le plancton nourrit la baleine.
Quand Jésus chasse les marchands du temple, il ne tend pas l’autre joue. / Quand il tend l’autre joue, il ne chasse pas les marchands du temple.
Ce qu’il faut de fantaisie à un esprit tordu pour tracer une ligne droite.
La droite ne recule devant aucun sacrifice consenti par les autres.
Citations sous vitrines au Musée Guillemets.
Après un long voyage dans le goût du public, les peintres impressionnistes, enfin arrivés, sont exposés en gare d’Orsay.
Une idée en appelle une autre, /jusqu’à ce qu’une foule se forme, se rassemble et défile.
La gauloiserie est un manque de respect pour l’érotisme.
Le lion vit parmi les ossements / comme les capitalistes parmi les pauvres. /Pour les mêmes raisons.
Grattez l’adulte, vous trouvez l’enfant, mais abîmé.
C’est l’histoire d’un poisson qui rêvait de voler. / Et il a été exaucet.
Une idée grain de sable dans l’huître d’un esprit écrivain peut devenir perle.
Je n’aime pas la foule. / La légion m’est étrangère.
Quand arrive le printemps, la musique monte et verdit.
Le beurre est la forme adulte de la crème.
Les médecins mordus par Pasteur ont la rage des vaccins.
Le respect de la nature est une espèce en voie de disparition.
Mon imagination m’entraîne dans des endroits où je ne suis jamais allé.
La mafia est au fascisme ce que les ronces sont aux barbelés.
Je n’arrive pas à croire que Victor Hugo ait lu tout Victor Hugo.
Ni bras, ni jambes, comment voulez-vous qu’un serpent ne soit pas méchant ?
La croissance n’est pas seulement la solution, elle est aussi le problème.
Quand on n’arrive pas à couper sa viande, on appelle ça un plat de résistance.
C’est sans doute parce que l’homme n’exploite qu’un dixième de son cerveau qu’il surexploite la planète.
Des milliers de regards n’usent pas une peinture. / Une peinture peut user des milliers de regards.
et.c est
Email à cet auteur | Tous les Articles par et.c
Une Réponse »
- elsaj18 le 10 mars, 2011 à 23:31:miam …démo …joli jeux.