Les républiques de Marianne
(Un parcours hors-norme
au XXème siècle)
Un coffret de deux DVD sur lesquels on peut “lire” un film consacré en 2003 par Alain et Wasthie Comte à Marianne Cornevin, née en 1918, qui y raconte quelques-unes de ses nombreuses vies (d’étudiante en médecine, de résistante, d’épouse d’administrateur de la France d’Outre Mer, de mère de six enfants, d’historienne de l’Afrique, d’avocate de la grandeur méconnue de l’Afrique ancienne … ) dans le cadre vite changeant de l’Histoire du Siècle. On y trouvera en outre une interview de 1995 à propos de son livre L’archéologie africaine à la lumière des découvertes récentes, un extrait d’un film de Pierre-Oscar Lévy sur les résistants de 1940 et une vidéo réalisée en 1990 par Pierre Cornevin, le petit-fils de Marianne.
Une coédition L’oeil qui voit & Les éditions du Céphalophore entêté –
80 exemplaires dont 40 hors commerce
Janvier 2008 – – 20 euros –
AGENDA 2008
Janvier :
parution des Républiques de Marianne, d’Alain et Wasthie Comte, film consacré à une femme dont le moindre mérite n’est pas d’avoir donné naissance à et d’avoir élevé celui qui en est venu à animer la maison d’édition qui l’édite ; la lecture-visionnement-écoute de ce film devrait pouvoir intéresser tout le monde, de 9 à 99 ans (+ 1 ou 10 pour Claude Lévi-Strauss, qui a 100 ans cette année), mais des fois que toulemonde ne se précipiterait pas sur ce qui doit l’intéresser, on a préféré n’en faire, pour la vente, qu’une quarantaine d’exemplaires, dont on peut faire l’acquisition en échange de 20 euros (chacun).
Mercredi 7 Mai :
journée d’étude sur les livres monstres « en forme »
Une (septième) journée d’étude sur les livres monstres
aura lieu le mercredi 7 Mai
au Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis
22 bis rue Gabriel Péri 93200 SAINT-DENIS
Métro Saint-Denis Porte de Paris (suivre Centre ville)
ou Saint-Denis Basiliquea
Titre : Livres monstres en Forme
( F l o i r v m r e e ) s
Explication du titre : il arrive que ce que le signataire de ces lignes nomme « livres monstres » (= les très rares qui dérogent au sacro-saint principe de subordination de tous leurs paramètres à la lisibilité de leur sens) n’aient pas l’apparenceen général peu remarquable de ce qu’il est désormais convenu de nommer « livre d’artiste » (par antiphrase sans doute, car la plupart d’entre eux ne font l’objet d’aucune élaboration artistique aux sens esthétique et unique du mot, et ne peuvent être lus qu’en gros, ce qui fait que les lecteurs ne les considèrent pas comme des livres et que les artistes restés fidèles aux anciennes exigences de l’Art ne les considèrent pas comme des œuvres) : ils exhibent au contraire leur différence, roulent des mécaniques, montrent leur monstrueusité, à l’image de ces livres à systèmes ou « pop up » qui vous sautent à la figure lorsque vous les ouvrez et dont l’enchantement perdure longtemps après que l’on aie cessé d’être l’enfant auquel ils étaient destinés. Dans ces livres, très rares parmi les rares, exceptionnellissimes exceptions entre des exceptions, le format, la forme, le papier, la typographie, les illustrations, la mise en page, tout ce qui est d’ordinaire neutralisé s’anime et si l’on veut se les approprier, il faut accepter de perdre son temps à les regarder, les admirer, les toucher, les caresser, les manipuler, s’interroger sur les raisons de chaque choix formel et, ce faisant, rêvasser à ce qu’ils traduisent : ils vous obligent à sortir aussi bien de votre torpeur physique de lecteur que de votre bovinisme admiratif de badaud muséal.
Exemples ? Dans Baliv(r)ernes, de Christian Moncelet, vous êtes accueilli, après être passé par l’achevé d’imprimer, par une adresse au « lacteur » que vous ne pouvez lire qu’à travers un trou dans le papier en forme de trou de serrure ; dans l’édition par Jean-Jacques Sergent du poème « sonore » de Kurt Schwitters Die Wut des Niesens (La fureur de l’éternuement), chaque onomatopée de l’éternuement (on dira pour simplifier « onomatopéternuement », et on le répétera une dizaine de fois, à voix de plus en plus haute) est imprimée à la fois en rouge volcan gras italique et en gaufrage sur un papier buvard qui évoque peu résistiblement un mouchoir en papier et constitue la matière d’une page de petit format (A5 environ) à l’italienne, selon une progression de taille qui correspond (probablement) à la marche rapide de cette explosion vers sa microapocalyptique apothéose ; dans le fragment d’Érik Satie mis en livre par François Righi (avec une composition typo de Jean-Jacques Sergent) sous le titre Recoins de ma vie (« /…/ Croyant bien faire, presque à mon arrivée ici-bas, je me mis à jouer quelques airs de musique que j’inventai moi-même, … tous mes ennuis sont venus de là … »), une suite de six gravures opère préambulatoirement la métamorphose d’un escalier descendant abruptement du ciel de quelque grenier en la silhouette du fameux chapeau melon de celui que Jarry avait surnommé Ésotérik Satie, préfigurant énigmatiquement mais littéralement les difficultés d’atterrissage que confie le compositeur des morceaux en forme de poire ; dans « Renvoi miroirique ? » de Jean Sabrier, qui se présente comme un mini-DVD dont la « lecture » par un appareil approprié permet de contempler la suite fantastique des réflexions anamorphotiques de la Bataille de San Romano de Paolo Uccello sur un miroir-urinoir pivotant lentement sur son socle, les considérations de forme ont pris une telle importance qu’il n’y a plus du tout de texte, mais il s’agit bien d’un livre, un livre qui, plus encore peut-être que le Grand verre de Duchamp – dont il prolonge certaines suggestions – doit être songé, pensé et éventuellement écrit par ses « témoins occulistes » ; dans Tant d’espace(1991), un ensemble de collages encore impublié de Philippe Demontaut, où des enfants sont dans des rapports divers et variés avec des globes terrestres, tout ce que dit le livre passe également par les images seulement ; dans La Brisséide de Nicolas Cirier, pamphlet contre le baron Brisse, chroniqueur gastronomique du Figaro, publié en 1867 à 300 exemplaires (et réédité à l’identique en guère plus grand nombre et en 2004 par les Éditions des Cendres), il y a, outre un jeu très sensible avec les variétés de taille, de graisse ou d’italicité de la police de caractère ainsi qu’une page manuscrite et dessinée, une foultitude de « papillons » sur papier jaune avec des citations et des commentaires en rapport avec le texte de la page sur laquelle ils sont collés, et le livre même est enveloppé dans une feuille de papier orange sur laquelle sont annoncés d’autres ouvrages du même auteur.
À quoi riment ces diverses élaborations « formelles » ? Quels sont leurs effets ? On identifie tout de suite des valeurs de jeu, d’humour et d’expressivité, mais il y en a certainement d’autres, en particulier de pudeur, de secret voire de sacré(singulièrement présentes dans les livres œuvres somptueux et énigmatiques de François Righi) ou encore de … rappel au désordre à destination des académiques du livre (les livres bariolés et annotés de Cirier, qui se définissait comme « Insulteur » et rappelait qu’une telle profession existait dans la Rome antique, sont aux livres bourgeoisement normaux ce que le poème que Rimbaud alias Alcide Bava adressa à Banville à propos de fleurs est à la poésie idéaliste, rhétorique et creuse de toutes les époques (« De vos forêts et de vos prés, / O très paisibles photographes ! / La Flore est diverse à peu près / Comme des bouchons de carafes ! »).
Pour avancer dans ces questions sans risquer de perdre de vue l’essentiel – les œuvres -, nous avons invité quelques-uns de ceux qui imaginent, conçoivent et réalisent de tels livres monstres « en forme » à venir nous parler de ce qu’ils font.
Forme (horaire) de la journée d’étude des livres en :
9h10 – 9h50 : etienne cornevin : L’ivresse des livres animés
9h50 – 10h30 : Jean-Jacques Sergent (Fulbert éditions) : L’art de donner du caractère
10h30 – 10h40 : pause
10h40 – 11h20 : Christian Moncelet (B.O.F éditions) : Car les BOF sont des PCM, voyez-vous
11h20 – 11h60 : Jean Sabrier (Éditions Liard) : le liard ne ment qu’à demi
14h -14h40 : Philippe Demontaut : L’enfant et les sortilèges (retours à)
14h40 – 15h20 : Marc Kopylov (Éditions des cendres) : Cendres et diamants de la folie livresque
15h20 – 15h30 : pause
15h30 – 16h10 : François Righi (D’ailleurs l’image) : Allez voir ailleurs si l’image …
16h10 – 16h50 : etienne cornevin : Formes et contenus de la révolte des Formes
Cette journée d’étude est destinée, dans un ordre d’importance mal déterminable :
à donner aux participants le sentiment qu’ils ne sont pas si seuls
à donner aux étudiant(e)s qui suivent le cours du camarade organisateur sur les merveilles & énigmes des livres monstres de se convaincre de l’existence de gens (« vrais ») à l’origine de ces énigmes & merveilles
à faire découvrir des livres œuvres admirables et généralement méconnues ou ignorées
à avancer dans la connaissance et la compréhension de ce pour quoi il ne semble pas y avoir de meilleur terme que « livre monstre »
à recruter de nouveaux adhérents pour le club des amis de la poésie artistique et de l’art poétique (section des irréductibles)
La (peu rigide) limitdéplasdiçponibl
est la seule force qui pourrait s’opposer à ce que le curieux inconnu
(ou connu, et féminin, et pluriel)
joue pendant cette journée
le rôle de ce que les membres du Collège de ‘pataphysique nomment
« auditeur apparent ».
Samedi 31 Mai – Mercredi 11 Juin :
Le Céphalophore entêté présente :
ses éditions
à la Halle Saint-Pierre
Samedi 28 Juin – Samedi 30 Août :
« Les très riches heures d’une cocotte minute »
exposition de dessins et livres de Roland Breucker à la Médiathèque de Châteauroux
Fin Juin :
parution d’un livre monstre tout plein de monstres !
Hâvre des animonstres exquis
par Rebecca David
14,8.21 cm – 156 pages – 200 exemplaires numérotés et signés – 30 euros –
10 Octobre – 12 Octobre :
18ème Salon de la revue
à l’Espace des blancs Manteaux, Paris
Mercredi 29 Octobre :
Christian Moncelet, fromager parfumeur et accordeur de participes
Rolf Lohse, cloueur de choucroute et détective en chambre à coucher
& etienne cornevin, ramoneur de volcans et ministre des épidémies à longue portée
ont le plaisir intersyndical
de vous convier à des festivités c a m i c o l o g i q u e s
(assez modérément mycologiques)
qui auront lieu le mercredi 29 Octobre 2008
à l’ École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg
1 rue de l’Académie
67000 STRASBOURG
Programme des festivités
Journée d’étude
9h : accueil des camiphilologues, camiphilosophes et autres camiphiles
9h30 : etienne cornevin : présentation de l’objet de la journée (Cami), de ses sujets (les intervenants), de son verbe (étudier), de son mode (hyper actif), de son adverbe (camiquement), de son complément circonstanciel de temps (à une époque où la ferveur pour les opera camiques était au plus bas), de son complément circonstanciel de lieu (dans la ville de Hans Arp et de Tony Ungerer, dans l’École où enseigne Guillaume Dégé) – Le chœur-des-étudiants-qui-trouvent-Cami-comique-et-désirent-communiquer-leur-sentiment lit quelques pièces brèves –
10h : Bernard Chanfrault : Un monde burlesque ou le rikikule dans l’œuvre de Cami
11h : Rolf Lohse : L’illustre Cami s’illustre
12h-14h : repause
14h : Christian Moncelet : Le double chez Cami ou Pour dire sous la louche
15h : etienne cornevin : des Mémoires de Dieu le Père considérés comme
contribution à la théologie humoristique
16h : John Crombie, qui anime avec Sheila Bourne les éditions Kickshaws, dans lesquelles il a créé une collection camique, et qui a organisé à partir de ses collections une belle exposition Cami (visible jusqu’à fin Septembre à La Charité sur Loire ; les strasbourgeois devraient pouvoir en avoir la jouissance bientôt dans quelques années), pour laquelle il a fait un catalogue très substantiel, répondra aux questions que l’on voudra lui poser sur les diverses facettes du génie de celui dont Chaplin disait qu’il était « the greatest humorist in the world », ou sur les difficultés rencontrées par un anglais qui entreprend de traduire ses textes qui souvent reposent sur des calembours, sont donc intraduisibles …
17h : Fin de la journée d’étude
18h30 : « Que mon nez se change en cornemuse
si j’y comprends quelque chose ! »
Soirée de présentation de Cami aux larges masses strasbourgeoises (table rectilignement ronde des ci-devant journéedétudieurs qui auront endossé précipitamment un nouveau rôle d’admirateurs prosélytes et essaieront de dire ce qu’ils aiment tout particulièrement chez l’auteur des Aventures de Loufock Holmès, n’hésitant pas, pour plus sûrement faire monter le niveau de l’enthousiasme dans le public camignorant, à s’aider de la projection de divers documents de l’ et relatifs au lupinophoquesque objet de leur dilection)
Ces agapes humoristiques ont lieu sous la plus ou moins gidouillesque égide de CoRHum, association de recherches sur le Comique, le Rire et l’Humour (fondée et présidée par Judith Stora-Sandor et Nelly Feuerhahn), ainsi qu’avec le soutien de Guillaume Dégé,Thomas Soriano et Otto Teichert, respectivement professeurs et directeur à l’École Supérieure des Art décoratifs de Strasbourg.
début Novembre :
Parution du numéro 7 de la revue Nouvelles Hybrides
(voir l’avis de parution dans la section Nouvelles Hybrides – Nouveautés)
13 Novembre :
à 19 h
présentation des Editions du Céphalophore entêté par et.c
au Bleu fouillis des mots (Châteauroux)
Le catalogue richement illustré d’une exposition d’art contemporain intitulée Excentriques de gravité ; un livre de monstres dessinés, grotesques et sympathiques, dû à une certaine Rébecca David et intitulé Hâvre des animonstres exquis ; un livre de limericks signés du nom éminemment vraisemblable « Adman Adam » et intitulé Notre nain quotidien ; une boîte verte contenant des fiches de médecine farcesques prétendument issus des « laboratoires Jeannine Chalumo » ; un livre savon dont les deux pages ont pour seul texte ECCE HOMO ; une revue-livre « d’(h)art incontemporain, filozophyctions et uburleskificques fuhmoristeries », aussi riche en textes qu’en images et couleurs, avec des jeux de mots à chaque ligne et des thèmes aussi intrigants que « Le gai mentir », « Le nez-t’il pas le siège de l’imagination ? », « De quelques difficultés à utiliser l’échelle à mesurer le poids de la grâce » ou « Mondes perdus de l’enfance retrouvée » ; un petit livre d’étiquettes de boîtes d’allumettes burlesques ; … autant de publications des grandement énigmatiques mais toutes petites Éditions du Céphalophore entêté, domiciliées en notre bonne ville de Châteauroux. Étienne Cornevin, qui enseigne l’art d’utiliser le fil à couper le beurre de sagesse au lycée des grands-parents de la bombe H et à qui tout cela n’est pas étranger, les présentera jeudi 13 novembre à partir de 19h à la bleue fouillibrairie du P’air Baggi (sise par le plus grand des comme par hasard au 1 rue du Père Adam …))
28,29 et 30 Novembre :
Présence des Editions du Céphalophore entêté au
Salon de l’autre livre
Espace des blancs manteaux
Paris