Histoire des Éditions du Céphalophore entêté
Le nom a été utilisé dès 1998, avant même la fondation de la maison d’édition, pour trois publications financées par des partenaires institutionnels : JA / NE de Jean Dupuy, par Jean Dupuy et Étienne Cornevin, coédité par le Collège Marcel Duchamp de Châteauroux et les Éditions Jean-Michel Place (1998) ; le catalogue de l’exposition Excentriques de gravité / Zdravy nerozum, par l’AFAA et le Centre culturel français de Bratislava (2002) ; la plaquette éditée à l’occasion de l’exposition Josef Vachal (1884 – 1969), en 2002, avec la médiathèque de Châteauroux.
C’est en 2002 que le Céphalophore entêté accède à l’existence légale, comme émanation de l’Association L’Ovni quintupède, mais sa première publication le Manuel du chasseur de livres monstres, d’Esteban Hornwine, est encore une coédition avec l’École d’art de Gennevilliers. On trouvera à la rubrique Catalogue la liste et le descriptif de nos publications, mais elles se laissent ranger, pour le moment, sous trois grandes catégories :
des livres et revues de philosophie tératobibliophilique appliquée, à coefficient théorique plutôt grand, destinés en principe à des lec-teurs et -trices qui éprouvent le besoin de clarifier et d’approfondir leur intérêt pour les créations anarcho-hybrides, qui sont à la fois poésie et peinture, textes et œuvres, mots et images (les « livres monstres » que le manuel précédemment cité apprend à chasser sont précisément de tels livres, et la plupart des numéros de Nouvelles hybrides contiennent les actes rectifiés de journées d’études sur les livres monstres que le Docteur E.Cornevin organise chaque année au mois de Mai et au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, en invitant autant que possible les poètes singuliers qui conçoivent et réalisent ces « choses »)
des livres monstres incognito = des livres inclassables qui n’en ont pas l’air, avancent masqués, destinés aux lecteurices finement masochistes qui ne sont jamais si contents que lorsqu’ils trouvent autre chose que ce qu’ils attendaient (au cas où les dits destinataires, restés jusqu’à présent remarquablement discrets, voudraient se manifester d’une manière plus résolue, je leur signale qu’ils ont des chances de trouver des merveilles d’un genre qu’ils ne soupçonnaient pas en faisant l’acquisition, par exemple, du Catalogue des Éditions Élias Farès, d’Èlias Farès, de Like Haïkes, recueil de haïkaï du grand poète norvégien Evin Nore ou de Notre nain quotidien, recueil de limericks de M.Adman Adam accompagnés de « bouts rimés » de Guillaume Dégé)
des livres monstres inincognito = des livres inclassables, plus fiers ou moins amis du secret que les précédents, qui affichent leur atypicité. De cette catégorie relèvent par exemple les Conseils et recettes des laboratoires Jeanine Chalumo, de Marine Le Saout, en forme de boîte, L’abécédéeuefgéh …aire de Mélanie Le Paih, qui se présente comme un port-folio de planches libres, Mes propriétés, d’Emma Tarquin, dont l’aspect évoque un flip book photographique, Le Savon du Livre, de Pierre Gris, qui est sans doute le premier livre sur savon, ou encore Les Allumettes ou le feu occulte, de Vincent Puente, qui est un recueil d’étiquettes de boîtes d’allumettes comme on aurait aimé qu’il en existât.
Deux aspects de la « politique éditoriale » des Éditions du céphalophore entêté doivent être, peut-être, soulignés : – en plein accord avec Alice, qui refusait de s’intéresser à des livres sans images, la maison ne publie ni poèmes seulement poèmes, ni nouvelles, ni romans, ni essais, ni en général textes seulement textes (mais elle ne publie pas non plus de « livres d’artistes », si l’on entend par là des livres sans texte ni pensée)
– conformément aux directives du Syndicat des Auteurs qui ne Trouvent pas de Place ailleurs (S.A.T.P.), nous ne publions que des livres d’auteurs dont la notoriété oscille entre le peu et le prou