(H)auteurs
Adman Adam (2004) : « Adman Adam est arrivé dans l’existence à l’âge apparent (auquel il restera fidèle toute sa vie) de 54 ans, chauve comme un bébé qui vient de naître, par la petite ville (small town) de Méduse (Colorado). Abandonné par des parents aussi indignes qu’ indigènes et dans la gêne dans un coin – si l’on peut dire – du Grand Canyon, parmi les grizzlis, les brucelis, les chiens-lits, les tortues-coolees, les broccolis, les vautours de Pise et les serpents à sornettes, il a été recueilli par des trolls de Traum (Autriche), diversement joyeux, simplets, grincheux, éternueux, timides, dormeurs ou doctes, qui l’initiaient à l’art du traumyodl (littéralement » yodl de rêve « , et en effet le traumyodler expérimenté doit savoir yodler jusque dans les moments de somnambulisme où il va dévaliser le frigidaire en passant par les toits – d’où la menace proférée fréquemment par les trolls de Traum : » J’irai yodler sur vos toits ! « ) après être rentrés du boulot et l’abandonnaient pendant la journée aux soins d’une mama noire nymphomane spirituellement baptisée Blanche Neige. Troqué contre une caisse de Gevrey-Chambertin 1990 par un vigneron français, venu aux USA pour mépriser de près les produits et les techniques de ces viticulteurs nés de la dernière pluie, il se retrouve en Bourgogne. Après une formation œnologique accélérée qui fait bientôt de lui, à 5 ans d’âge réel, le plus jeune chevalier de l’Ordre du Tastevin, il décide de se consacrer à la poésie filée à l’anglaise et à l’ivrognerie cultivée. Le succès international de son résumé de Guerre et paix en quatre vers (Laffont, collection Bouquins, quatre volumes) le décide à opter plus spécialement pour la poésie brève (il apprendra plus tard qu’on la nomme » brachylogie « , et s’exclamera, dans la langue qu’ il croit être celle de Leonardo da Vinci et de l’Opéra : » Anche Io sono brachylogista ! », en se demandant toutefois s’il n’a pas exprimé ainsi sa parenté profonde avec les batraciens). D’un séjour d’étude chez les Jivaros réducteurs de têtes, il revient littéralement transformé en une sorte de 8 dissymétrique, dont le ventre, conformément au principe des vases communicants, est augmenté de toute la diminution de la tête, et il doit bientôt constater que tout ce qui entre dans l’espèce de grosse orange qui, désormais, lui tient lieu de caboche, ressort sous une forme assez proche de ce qui est connu dans la poésie anglo-américaine sous le nom citroneux de “limerick”. Des amis vont jusqu’à le traiter de poète learique, mais il rejette la faute, si faute il y a, sur son passé trollatique, et le gros toton qu’il est devenu oscille doucement en signe peut-être de contentement. D’autres amis, parfois les mêmes, le soupçonnent, en lisant de longues enfilades de ses poèmes brévissimes, d’avoir entrepris de réécrire L’odyssée style collier ou serpent de bois. Pour les détromper, il envoie ses vers aux Éditions du céphalophore entêté, et la suite sera bientôt dans toutes les mémoires. » (4ème de couv de Notre nain quotidien)
Étienne Cornevin (1950) : espèce de philosophe, sorte de poète, genre de critique, plus ou moins artiste, amateur d’humour, tenteur et tendeur d’essais, fumiste très sérieux (mais pas furieux Smiste) ; dans le civil professeur de philosophie à Châteauroux et de tératologie poétique* au département Arts de Paris 8 – Saint-Denis (* Note à l’intention des ignares : la tératologie poétique est la science des monstres imaginaires, qui aurait pu être fondée par Geoffroy Saint-Hilare, s’il n’avait pas oublié d’exister) ; a séjourné longtemps, dans une vie antérieure, en un pays qui avait nom « Tchécoslovaquie » (excellent moyen de s’endormir, selon Gary Cooper, dans un film où il est beaucoup question de haut et bas de pyjama), où il a découvert des œuvres qu’il s’obstine à préférer, et de très loin, à 89 % de l’art de ce qui était alors l’Ouest et qui, depuis sa ruée vers l’Est, semble avoir définitivement perdu le Nord ; prend un plaisir innocent à compliquer la tâche de son futur bio-bibliographe en multipliant les pseudonymes ; fondateur et animateur de Nouvelles Hybrides, des Éditions du Céphalophore entêté et de l’Association L’OVNI quintupède.
Guillaume Dégé (1967) : dessinateur (naïf) se rêvant philosophe (tragique), qui se demande parfois s’il n’est pas un philosophe qui se rêve dessinateur, ou un papillon empereur qui se rêve empereur papillon, et préfère dans le doute aller se soûler de calembours ou autres alcools. Avance sous des masques changeants de sinoloque, bibliomane, observateur des autres comme de lui-même, dessinateur de presse, microéditeur exotique, humoriste caustique, auteur de livres pour enfants, professeur d’illustration, avocat des illustrateurs-auteurs, ou même artiste.
Jean Dupuy (1925) : anartiste anagrammairien français, père formeur de l’anacycle à pneu (dont son fils détient le record du monde, sur millimètre de surface muséale) et inventeur des anamathématiques verbales amusantes (instructives, néanmoins). Passe son temps à élever des anapurnas dans l’Annaconda, et lycée de Versa.
Élias Farès (1977) : fils du célèbre éditeur qui, comme le dit la troisième de couverture de la réimpression de son catalogue par les Éditions du céphalophore entêté, « faisait des catalogues dont les curieux attendaient la parution avec plus d’avidité encore que celle des ouvrages y annoncés ». Car, « les notices en étaient si bien faites que les éventuels acheteurs s’en contentaient, et alors que ses catalogues gratuits partaient comme des petits pains, ses livres restaient dans des dépôts avec pour seuls lecteurs … des rats ». S’adonne à la culture de la bande dessinée hors pot, de l’extrospection introvertie et de l’introspection extravertie.
Pierre Gris (1985) : naît dans une modeste banlieue de fonctionnaires de la famille ouest de Bethléem, sous le nom de Petrus Grisus. Après une enfance fragile, malgré une constitution sans heurts, il décide de monter à l’université et entre à la capitale de sociologie hightechtonique. Vie estudiantine oblige, il fréquente assidûment les cafés clos et les maisons littéraires de seconde zone, où il s’initie au lavage de mains. Un romain pistonné, l’infâme Sergius Pilatus, lui ayant soufflé le titre de champion du monde de la main propre, il invente la sculpture sur savon (ce qui est particulièrement méritoire si l’on se souvient que le savon n’avait pas encore été inventé). Après dix ans de préparation intensive, il ose se lancer dans la réalisation de ce que certains tiennent pour son chef d’oeuvre : Le Savon du Livre. Comme le public lui préfère une oeuvre concurrente intitulée Les mains sales (d’un certain Jean Sal Portre, ça ne s’invente pas !), il se suicide en s’exclamant, non sans simplicité : « La mort, je m’en lave les mains !”Ayant assisté par inadvertance à son propre enterrement, il se lance dans l’étude des trous noirs, qu’il conçoit comme d’immenses grenouilles sautant capricieusement dans l’espace étoilé, et qu’il symbolise par des petits tas de sable multicolore.
Esteban Hornwine (1950) : auteur du Manuel du chasseur de livres monstres, ouvrage de référence pour tous ceux qui s’intéressent à la tératobibliocynégétique, traduit par Étienne Cornevin et publié aux Éditions du Céphalophore entêté en 2002
Mélanie Le Paih (1984) : Alice qui aime faire admirer l’anatomie ambiguë des anémones anémiques qui s’amassent dans l’antre de son antichambre.
Marine Le Saout (1977) : appartient à la génération des artistes que marquèrent fatalement la bd, les graphzines et les maisons hantées. Petite-nièce de l’homme politique Charles-Ferdinand Chalumo, elle profite des loisirs que lui laissent la tenue d’un tripot de magie blanche, noire et multicolore pour tripoter des images amusantes et attirer la clientèle en se laissant pousser la barbe (2007 mêtres en 2007, ha ha). Après ses traductions des dessins de Gustave Doré en bantou, ce sont surtout les “Conseils et astuces de Jeanine Chalumo” qui lui valurent une grande célébrité. On peut avoir un aperçu des dessins qu’elle a exposés sur son blogue
Evin Nore (1950) : voici ce que nous apprend la quatrième de couverture de Like Haïkes sur son auteur : « Evin Nore, comme son nom le laisse soupçonner, est un poète nor-végien, bien connu des habitués de l’auberge de Kautokeimo qui, chaque fois qu’il n’y est pas, s’empressent de poser la question subtile (dont la conséquence est presque aussi drôle en norvégien qu’en français) : “ Où est Nore ? On a perdu Nore ! ”. Son abondante oeuvre poétique, qu’il situe volontiers “ entre Hamlet et omelette ”, est déjà traduite dans les dialectes de Hammerfest, Kinn, Vardø, Tromsø, Magerøy, Bodø, et bien d’autres. Pour cette première traduction en français, Thorbjörn Bjørnson est parti de la version originale, écrite dans l’âpre mais savoureux dialecte de Kautokeimo. »
Vincent Puente (1968) : « Professeur agrégé d’anarpatagraphie mécanique du collège Saint Léonin, Vice-président de la fondation Vacantébadiné, Membre de l’Académie du Palatinat de Bouteille, Docteur honoris causa de l’Université Uniate de Rizle-Fizouille, champion olympique de Footfork (fourchette au pied), chasseur de livres monstres et théoricien de la tératobibliocynégétique, biographe d’Edmond Réaliste, « inventeur » du Tractabus Orbis Animalis Incognitis de Von Strogl, chantre de la Moldavie (étant, comme tous les presque ranoïaques, très secret, il n’en parle pas, mais nous croyons savoir qu’il aurait été nommé Amiral honoris causa de la flotte moldave, pour services rendus à sa patrie d’adoption) et futur co-fondateur de l’Institut pour l’Amélioration du Passé » (et.c. dans sa postface aux Allumettes – 2ème édition 2007)
Emma Tarquin (1985) : jeune femme très originale, qui possède 5 millions de poils et de cheveux (dont elle perd une centaine chaque jour), un épiderme épais d’un dixième de millimètre environ, 28 dents définitives, une oreille cartilagineuse de 2,5 cm de long, un nez qui traite environ 14 m3 d’air chaque jour, des larmes composées de 0,9% de sel, des ongles qui mettent de 3 à 6 mois pour pousser, une langue qui distingue des millions de saveurs différentes, de la morve (dont elle produit presque un litre par jour), des yeux (2) dont elle cligne toutes les deux à dix secondes, et pas de poils sur les plantes des pieds, les lèvres ou les paumes des mains.